The Super Bowl XLVII - 2013 - NEW ORLEANS (Part. 1)
(31 janvier - 4 février)
Contrairement aux Américains, le manque cruel de culture sportive des Français a encore été démontré… Mis à part ceux avec qui on a échangé de nombreux indices, personne n’a trouvé l’énigme du 1er Prix gagné par Sophie lors de sa « Happy Holiday Party »…
Eh oui bien, le plus gros évènement de l’année pour un américain c’est bien « THE SUPER BOWL » !!! En fait, il est difficile pour nous pauvres petits français de comprendre cette ferveur Américaine pour une telle rencontre sportive… Déjà, par ce que ce sport est quasi inconnu en France : FOOTBALL… qui contrairement à son nom n’a rien à voir avec le Football que nous connaissons. Il s’agit plus d’une version Américaine de notre rugby. C’est LE SPORT par excellence aux US, devant tous les autres (Baseball, Basket et autre Hockey sur Glace), le soccer (notre football) est un sport « anecdotique » plutôt réservé aux filles qui sont au passage championne du monde en titre ! Aux US, on ne fait rien à moitié dans le sport… On est là pour gagner, c’est une question d’honneur national !
Le Super Bowl est une invention récente, il a été créé en 1967. Son nom est dérivé d’un jeu pour enfants très populaire à l’époque, le « Super Ball » (super ballon), qui est devenu ce que l’on traduirait littéralement par « super bol », ou « super saladier ». Cela évoque la forme des stades où se pratique le jeu, certains portant d’ailleurs un nom similaire comme l’Orange Bowl de Los Angeles. Les éditions sont numérotées en chiffres romains, ce qui est un comble de snobisme dans un pays où pratiquement personne ne sait les déchiffrer. Il y a d’ailleurs chaque année des protestations pour que l’on revienne à une numérotation plus simple. Cette année le Super Bowl porte le numéro XLVII (47), particulièrement dur à lire.
A l’origine le Super Bowl était destiné à mettre en compétition les deux fédérations de football, l’AFL et la NFL. Les deux ont depuis fusionné, ce qui l’a transformé en compétition interne. Il faut noter, qu’en dehors des jeux Olympiques, les sportifs américains affrontent rarement des équipes étrangères. Le football, en particulier, est une compétition entre universités ou entre villes américaines, ce qui lui a donné un caractère très patriotique.
Le Super Bowl est la rencontre annuelle qui va clôturer la saison pour designer la meilleure équipe de l’année (un peu notre coupe de France en Foot). Avec plus de 110 millions de téléspectateurs, il s’agit de l’évènement sportif de l’année aux US. La vie s’arrête le temps d’une soirée pour quasi tous les Américains qui se retrouvent entre amis pour manger (a croire qu’ils attendent cet évènement pour stocker suffisamment de calories et de graisse pour finir l’hiver), boire et encore boire pour faire la fête. Bref, si vous faite partie des rares personnes vivants aux US qui ne souhaitent pas regarder le match à la TV, vous n’aurez aucun mal à trouver une table de libre dans un restaurant ce soir là… Mais le « must du must » est d’y être ! Pour de nombreux Américains, c’est le rêve de leur vie ! Ils peuvent dépenser une fortune pour se procurer des billets hors de prix… L’an dernier, un transporteur routier vivant à NY a tout vendu (son camion, sa maison, ses économies) pour pouvoir assister avec sa famille au Super Bowl 2012 qui a consacré les Giants (son équipe de NY). Il raconte, un an après l’évènement, qu’il est aujourd’hui un SDF, sans travail, sans rien mais un homme heureux d’avoir accomplit sa mission sur terre : assister au Super Bowl… Cette histoire réelle, est certes extrême, mais elle illustre la folie de certains Américains prêts à tout pour avoir le précieux sésame : des billets pour le prochain Superbwol. Les prix sont sans limite (des records à $800,000 existent). La moyenne sur le marché parallèle étant d’environ $15,000 la place pour un valeur faciale d’environ $800 le ticket. Il est quasi impossible d’en acheter directement, car plus de 98% des places sont réservées aux équipes et surtout aux sponsors… Vous aurez donc compris, que le SUPER Bowl est avant tout une histoire de…. SUPER Business !
Je vous laisse donc imaginer la tête des Américains lorsque le nom de Sophie est sorti du chapeau… Une française qui ne connaît rien à ce sport qui gagne… Heureusement pour elle, les Américains ont un énorme point fort par rapport aux Français : Ils n’ont aucune jalousie ni rancœur vis a vis de la chance et de ceux qui réussissent. Cela est valable à tous les niveaux aux US. Si vous avez de l’argent, une grande et belle maison, une Ferrari dans votre garage et que vous partez faire le tour de monde dans les plus grands hôtels du monde c’est que vous l’avez mérité et travaillé dur pour ça. La jalousie n’est vraiment pas dans la culture Américaine. Cela se ressemble plus à une fierté de connaître quelqu’un qui… Pour illustrer ce phénomène, une petite anecdote lors de ma dernière visite chez le docteur 4 jours avant le jour J du Super Bowl pour un méga rhume (original en ce moment, surtout avec les amplitudes thermiques de ce pays : on passe de -15° à 21° en moins de 24h… mais ce n’est pas le sujet). A la fin de la consultation, je demande au docteur si je serai en état dans 3 jours pour pouvoir assister au Super Bowl… Je n’avais absolument pas évalué l’impact que pouvait avoir cette question... Je crois que si j’avais du être hospitalisé, le docteur aurait fait venir les plus grands chirurgiens (Américains bien sur) pour me remettre sur pattes pour le jour J. Heureusement, du Mucinex (produit phare de la boite de Sophie) et tout est rentré en ordre pour moi. Le second effet « kiss cool » a été lors de ma sortie… Le docteur ayant prévenu tous ses collègues que j’allais au Super Bowl, j’ai eu droit à mon heure de gloire. Ils voulaient tous rencontrer le « gars » qui allait découvrir le football et assister au Super Bowl… Cela n’existe pas en France et il faut bien avouer qu’ils ont raison de tout voir en positif !
Pour en revenir à nos billets, notre première réaction a été de savoir ce qu’on pouvait bien en faire car on n’avait pas vraiment l’intention d’y aller. Surtout après avoir découvert la valeur que pouvait atteindre ces 2 petits bouts de papiers… Mais il ne nous était pas possible de les revendre (on vous rassure, on aurait partagé avec une association caritative, ça aussi c’est dans la culture Américaine) et puis le lieu était sympa : La Nouvelle Orléans… la ville Française des US… Bref, n’ayant que les billets d’avion à payer, on a pris conscience que c’était pour nous l’occasion unique de découvrir l’excellence de la culture Américaine en vivant cette expérience durant 3 jours. Nos amis Français nous ont de suite tous proposé de garder Angelina qui a vécu elle aussi l’expérience de son premier « sleepover » chez sa « best friend » Valentine.
Avant de vous faire partager cette aventure quelques explications (vraiment le BABA) de ce sport. On doit avouer qu’on n’a pas vraiment tout compris, si ce n’est que c’est une sorte de rugby et une grande compétition pour les annonceurs : avoir la plus belle page de pub de la soirée… A la télé c’est une pub toutes les 3 minutes et au stadium, c’est un arrêt de jeu toutes les 3 minutes… L’avantage au stade, ils ne nous passent pas les pubs et on a le droit à différentes animations comme les légendaires « cheerleaders », qui, il faut bien l’avouer, sont les véritables sportives de la soirée…
Pour avoir moins l’air d’un extraterrestre le jour J, voilà ce qu’il faut savoir de ce sport : Il s’agit de la quarante-septième édition qui oppose les « Ravens » (les corbeaux) de Baltimore et les « 49ers » de San Francisco (en souvenir à la ruée vers l’or en Californie en 1849). Les règles peuvent paraître complexes aux néophytes comme nous qui n’avons pas grandi avec ce sport (à part dans les séries TV made in US)…
Les "49ers" de San Francisco :
Les "Ravens" de Baltimore :
Comment marquer des points
Le football américain n’est pourtant pas si éloigné du football et du rugby, sports dont il est issu. Un match dure soixante minutes et c’est un botté d’engagement (kickoff) qui entame chaque mi-temps. Le but du jeu est bien entendu de marquer des points, en portant le ballon ovale jusqu’à la zone d’en-but (end zone) adverse. Si le joueur tire le ballon au pied entre les poteaux, à la manière d’un rugbyman, on parle de field goal (3 points). S’il franchit la ligne de but avec le ballon, c’est un touchdown (6 points) qu’il s’agit alors de transformer, soit en renouvelant l’exploit (2 points), soit à la façon d’un field goal (1 point). Enfin, le safety (2 points) est accordé à l’équipe adverse si le porteur du ballon est plaqué dans sa propre zone d’en-but, commet une faute d’attaque ou sort des limites.
Le gagne-terrain
Le jeu se découpe en deux phases, la défense et l’attaque. Cette dernière est menée par le quarterback, joueur rendu célèbre de l’autre côté de l’Atlantique par son statut de leader et de super star dans les lycées et les universités américaines. Aux amateurs de rugby il rappellera sûrement le demi d’ouverture, mais le football américain leur paraîtra peut-être aussi quelque peu haché. Non seulement le jeu se divise en quart-temps (pour le plus grand bonheur des annonceurs), mais l’attaque est en outre basée sur le principe de gagne-terrain. Lors de l’attaque, chaque équipe dispose en effet de quatre tentatives (downs) pour parcourir 10 yards (environ 9 mètres), faute de quoi, elle devra céder le ballon à l’équipe adverse : c’est un turnover on downs. Donc lorsque le commentateur dit “Second and 8″ cela signifie que l’on va jouer le deuxième down et qu’il reste 8 yard à parcourir pour atteindre le gain de 10 yards. “Third and goal” signifie qu’on en est au troisième down et que l’en-but est à moins de 10 yards.
La Tactique
Ce jeu de gagne-terrain, ajouté aux remplacements illimités, a conduit les entraîneurs à développer des schémas tactiques extrêmement complexes. A tel point que le football américain est parfois comparé à un jeu d’échecs. Mais, pas de panique, on peut grosso modo distinguer trois stratégies pour faire avancer le ballon jusqu’à la zone d’en-but : en puissance, en rapidité ou en finesse, c’est-à dire en multipliant les feintes. Le choix des tactiques est donc déterminant le jour « J ».
L’an dernier les gagnants étaient les « New York Giants », cette année les analystes donnaient l’avantage aux « 49ers » de San Francisco… La particularité de l’édition 2013 est :
- le choc de deux grands joueurs : Ray Lewis, qui veut terminer sa carrière en beauté. Devenu célèbre en 2000 après avoir été impliqué dans une bagarre qui coûta la vie à deux Américains (et condamné à 12 mois de liberté surveillée et une amende de 250 000 dollars), Ray Lewis, superstar des Ravens, veut rester dans l’histoire pour ses prouesses sur le terrain. La finale du Super Bowl, étant son dernier match. Ed Reed, du côté des 49ers, est également dans le même cas.
- L’autre choc inédit est que les coachs des deux équipes sont frères (Jim et John Harbaugh).
A SUIVRE (article trop long pour être sur un seul post)...